03.Setouchi
Le piège d’avoir obtenu les meilleures
notes au collège
En ingénierie électrique à l’université, faute d’avoir bien lu les directives
Fasciné par le matériel audiovisuel en CM2, j’avais aussi rejoint le club audiovisuel au collège. Cependant, en classe de première, j’avais été un peu entrainé par ma professeure à rejoindre la Chorale, en plus de celui-ci. C’est en cette période que j’avais commencé à aimer la musique.
Sans vouloir me vanter, j’étais très bon élève, et j’avais toujours les meilleures notes de la classe. Le collège Niihama Higashi affichait, après chaque examen, les noms dans l’ordre des meilleures notes obtenues, et mise à part la seule fois où j’avais fini deuxième en classe de première, mon nom était toujours tout en haut de la liste.
Le fait que j’aimais les machines et étais très bon en mathématiques et en sciences depuis l’école primaire, y est peut-être pour quelque chose. J’obtenais de bonnes notes alors que je n’étais absolument pas un passionné des études. Mais cela s’est avéré être un piège lorsque je suis entré au lycée…
Lycéen, je m’étais investi dans la fanfare, et non dans les études. Je jouais de la trompette. L’occasion pour nous de jouer devant une audience était lorsque l’on encourageait l’équipe de baseball qui malheureusement était faible, et les matches finissaient toujours en un rien de temps.
Bien que nous restions sur notre faim le jour des représentations, je me consacrais aux répétitions avec enthousiasme. Le fait d’être en milieu rural ne me permettait pas de jouer à la maison sans gêner les voisins et je prenais toujours mon vélo pour aller à la mer. Il suffisait de pédaler environ un kilomètre vers le nord depuis mon domicile à Sawazucho, Nii-hama, pour voir la mer intérieure de Seto se dessiner à l’horizon.
Une fois sur la côte, la mer Hiuchi-nada s’imposait de son immensité. Il y avait relativement peu d’îles pour un endroit faisant partie de la mer intérieure de Seto, mais on voyait le bleu transparent de la mer s’étendre à l’infini, et se mélanger au ciel très loin à l’horizon. Et là, je ne faisais rien d’autre que jouer de la trompette à ma guise, sans avoir à me soucier de qui que ce soit.
Le son qui émanait de la trompette aux couleurs d’or, le cri des oiseaux qui volaient au-dessus de ma tête, et le bruit des vagues venant se jeter doucement et incessamment depuis la mer de Seto… Tout était absorbé et disparaissait dans le ciel et la mer. C’est pour moi le paysage qui orne une page de ma jeunesse. Quand j’y repense à présent, c’était vraiment un moment de douceur et un luxe.
Cependant, comme si on pourrait dire que c’en était le prix à payer, mes notes ne s’affichaient pas en première position de la classe comme elles l’étaient au collège. À vrai dire, ma femme et ma petite sœur me disent encore aujourd’hui : « Ça n’a pas été dans ton intérêt d’avoir été premier de la classe au collège sans faire d’effort. » Optimiste que je suis, je pensais que « je pourrais sûrement aller dans une ancienne université impériale », mais cette confiance que j’avais en moi était infondée.
À l’avenir, je voulais faire un métier en relation avec les images ou la musique, c’est pourquoi j’ai passé l’examen d’entré à l’Institut de Design de Kyushu (actuellement Faculté de Design de l’Université de Kyushu). Il y avait l’examen par écrit et l’épreuve pratique, et il semble que les notes à l’écrit avaient été mauvaises, et j’ai donc été refusé.
À l’issue de mon année de « ronin » à me préparer à repasser un examen d’entrée, j’ai réfléchi. C’était le temps où un deuxième échec nous faisait perdre le droit à une bourse. Comme je l’ai mentionné lors du dernier numéro, depuis mon enfance, mon père se retrouvait souvent hospitalisé, et c’était ma mère qui subvenait aux besoins de la famille. Je ne pouvais pas me permettre d’échouer.
Je n’avais bien sûr pas le luxe de m’appuyer sur une fausse confiance en moi. Et pensant à une université publique proche de chez mes parents, j’ai décidé de passer l’examen d’entrée de l’Université d’Ehime.
Et c’est à la Faculté d’ingénierie électrique que j’ai officiellement été admis. La vérité est que je voulais étudier la musique ou l’ingénierie électronique, mais l’Université d’Ehime, en ce temps, n’offrait pas de discipline qui y correspondait. C’est du moins ce que je pensais. En réalité, je n’avais pas bien vu que le guide de candidature mentionnait qu’une nouvelle matière sur l’ingénierie électronique allait être établie.
« Mince ! » ai-je pensé mais il était trop tard. Ne renonçant pas pour autant, j’ai rejoint un club pour travailler malgré tout sur le génie électrique, et le fait d’y avoir rencontré ma future femme, est ce qu’on pourrait appeler une ironie du sort.